Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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mardi 9 mai 2023

Le Sachez Tu 😮 !? William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) de la moquerie à la réhabilitation, un peintre dit "pompier"

 Le Sachez Tu

ou de la moquerie à la réhabilitation,
itinéraire d'un peintre dit "pompier",
le peintre des cupidons et des petites filles en fleurs.
William Bouguereau, peintre Rochelois, fut un des peintres Academiques les plus Prolifiques de son époque, avec 828 Oeuvres entre 1845 et 1905 et l'un des plus prisés, particulièrement aux Etats-Unis où les oeuvres furent recherchées par les collectionneurs.
Reconnu, apprécié, ce premier prix de Rome devient professeur à l'École des beaux-arts de Paris et à l’Académie Julian, médaille d'honneur au Salon, président de la fondation Taylor, jury des salons officiels, officier de la Legion d'honneur, membre éminent de l'Académie des Beaux-Arts....
Excusez du peu...
Et puis, Pouf...
Moins de dix ans après sa mort, William Bouguereau tombe dans un oubli total.
Sa cote est au plus bas, son nom disparaît des encyclopédies spécialisées, ses toiles sont reléguées dans les réserves des musées :
il est moqué, Raillé, catalogué comme "Pompier", et assimilé désormais au peintre des orphelines mièvres et des angelots doucereux ...
A l'époque, on s'entiche plutôt de Vassily Kandinsky (1866-1944) ou Robert Delaunay, (1885-1941) on disserte sur l'abstrait, qui, après avoir été "nouveau", devient "moderne", (si ce n'est "street")...
Et puis,(re) Pouf...
William Bouguereau est réhabilité, remis à la mode par Salvador Dali dans les années 50, et surtout après l'exposition rétrospective de ses œuvres au Petit Palais en 1984.
William-Adolphe Bouguereau vit un retour en grâce, en 1986, avec l'ouverture d'un Musée dans l'ancienne gare d'ORSAY, et 16 de ses oeuvres sont exposées pour notre plus grand plaisir...
La vente record est sa "Charité", vendue par Christie’s en 2000 pour 3 511 840 €
(ceux qui avaient jeté ses toiles au grenier s'en mordent les doigts, et c'est bien fait)
"Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées" chantait Georges Brassens...
Ci-dessous
William-Adolphe Bouguereau (1825-1905)
Avant le bain (1900)
TOUS DROITS RÉSERVÉS © Laurence Chalon 2019
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Le Sachez Tu !? 😮 Margaret Power, devenue Marguerite comtesse de Blessington

 Le Sachez Tu !?

😮 Marguerite comtesse de Blessington
Quelle vie incroyable !
Une vie digne d'une adaptation cinématographique, que celle de cette petite irlandaise, Margaret Power, devenue comtesse de Blessington..
Encore une histoire (comme celles qui me fascinent) d'une pauvre petite fille, devenue princesse, au hasard des tribulations d'une vie trépidante...
L'histoire commence le 1er septembre 1789, alors que la France est en pleine révolte, mais, bien loin de là...
Nous sommes perdus au milieu des brumes des landes irlandaises, près du village de Fethard, dans une ferme nommée "Knockbrit", et Margaret, fille du très catholique Edmund Power et de sa femme Ellen Sheehy, vient de naitre.
Le couple aura neuf enfants, après quoi, la douce Ellen, épuisée, mourra, comme il se doit, laissant le tyrannique Edmund s'occuper de la fratrie, quand il en aura le temps, entre alcool et pauvreté...
Edmund commence par se débarrasser de ses filles en les mariant contre leur volonté, dont Margaret, le 7 mars 1804, alors qu'elle n'a que quinze ans, à un capitaine du 47 ième régiment : Maurice St Leger Farmer, qui n'a d'élégant que ses épaulettes et son nom, car il est aussi ivre que son beau père, du soir au matin.
Maurice, soudard invétéré et violent donc, frappe la malheureuse petite Margaret, l'enferme quand il est en manoeuvres, en la laissant sans nourriture :
Margaret supporte ce régime durant trois mois puis s'enfuit...
Maurice, un matin qu'il est encore plus éméché que de coutume, se dispute avec son colonel, Lord Caledon, le menace de son épée, et se retrouve immédiatement en cour martiale et révoqué de l'armée.
Après quoi, de dettes en disputes, Maurice atterrit rapidement à la prison King's Bench de Londres :
on se souvient qu'une vie relativement libre régnait dans cette prison pour dettes, où les visites étaient autorisées et où certains vivaient même avec leur famille.
Or, un matin de 1817, Maurice participe à une beuverie organisée au sein même de la prison, s'enivre, moins que de raison, et plus encore que de coutume, et finit par tomber par la fenêtre, la tête la première, et se rompre le cou, ce qui fait le bonheur de la petite Margaret, devenue une jeune veuve de 18 ans, soulagée, libérée, délivrée...
Pendant que son mari est en prison, et profitant de sa liberté, Margaret déménage d'abord à Cahir, à vingt kilomètre de la ferme familiale, qui a été vendue entre temps, puisque son père Edmund s'est remarié avec une riche veuve.
Puis en 1809, la belle Margaret s'installe résolument "en ville", cette fois à Dublin, où elle retombe dans les bras d'un beau capitaine, mais cette fois, du 11e dragons légers :
le capitaine Thomas Jenkins.
Margaret quitte l'Irlande en 1812 et suit donc le 11 ième régiment des dragons légers jusque dans le Hampshire :
c'est là que sa vie va basculer...
Sa grace et sa beauté frappent un compatriote irlandais :
un beau veuf, de 7 ans son aîné, déjà père de quatre enfants : Charles John Gardiner, comte de Blessington, membre de la Chambre des lords.
Charles ne s'embarrasse pas de scrupules :
il offre 10 000 £ au capitaine Thomas Jenkins pour aller guerroyer -ou se faire pendre- ailleurs, et lui laisser le champ libre pour faire le siège de la belle irlandaise.
Le capitaine Thomas Jenkins hésite, un peu, mais pas longtemps, et disparait sans demander son reste...
Epris et amoureux, le comte de Blessington épouse enfin sa belle fleur le 16 février 1818, la charmante Margaret, rebaptisée pour lors "Marguerite", ce qui fait nettement plus chic et français.
A noter :
nous sommes seulement quatre mois après la chute de son mari, qui décidemment était tombé à pic (non, je n'ai rien sous entendu ! Mais bon, on se souvient que tout le monde pouvait entrer dans cette prison, et quand on est ivre, un accident est si vite arrivé 😉 )
Marguerite a à présent vingt neuf ans, le comte en a trente six.
Lady et Lord Blessington mènent donc grand train, louent au 10 St James square, au coeur du Londres du roi George IV qui vient d'être couronné, une belle demeure où ils reçoivent beaucoup, un hotel particulier devenu d'ailleurs depuis le Royal Institute of International Affairs.
Puis, le couple décide de voyager, comme c'est la mode alors, en Europe et ils partent pour un périple qui commence à Paris, le 25 août 1822, accompagnés d'une lourde suite de domestiques, de la plus jeune sœur de Marguerite, Mary Anne, âgée de 21 ans.
C'est lors d'un séjour dans la citée papale, à Avignon, le 20 novembre 1822, que Lord et Lady Blessington rencontrent le tout jeune comte Alfred d'Orsay, dandy, peintre, et mécène en vogue et en vue, beau frère d'Antoine IX Héraclius-Agénor de Gramont, duc de Guiche, un proche de Louis XVIII.
En réalité, et pour être franche, Lady Blessington avait déjà fait la connaissance du jeune aristocrate français quelques mois plus tôt, dans son salon de St James Square, alors qu'il n'avait que vingt et un an...
Invité à accompagner le couple, qui poursuit son périple en Italie, Alfred devient un familier et, tel Perceval tombé amoureux de sa Guenièvre, s'enivre du parfum de l'ensorcelante fleur, qu'il se met à aimer en secret, un peu, beaucoup, passionnément...
Nous voilà déjà en aout 1823, le trio est à Gênes pour quatre mois et rencontre le sulfureux poète, Lord George Gordon Byron qui vient de s'installer à la gothique Casa Saluzzo pour écrire sa pièce "Werner".
Byron et Marguerite Blessington ont de passionnantes conversations.
Ces conversations, la jeune femme se souviendra, dix ans plus tard lorsqu'elle écrira ses "Conversations avec Lord Byron", imitant complètement le poète Thomas Medwin qui a écrit, lui, ses "Conversations avec Lord Byron à Pise", en 1824.
Il faut dire que la belle jeune femme, à force de tenir salon et de fréquenter les poètes est devenue elle même écrivaine :
elle rédige "La lanterne magique" en 1829, puis "Esquisses de voyage en Belgique" en 1832, puis de nombreux articles, plusieurs nouvelles et romans.
Mais ne brûlons pas les étapes : pour l'heure le trio poursuit son périple italien : après Gênes, Naples, à Florence ils retrouve un autre ami, Walter Savage Landor, auteur des "Conversations imaginaires " que Lady Blessington admire et dont elle s'inspirera.
Pour justifier et pérenniser l'immiscion d'Alfred dans ce curieux couple à trois, le 1er décembre 1827, le jeune comte d'Orsay épouse Harriet Gardiner, âgée de quinze ans, la propre belle-fille de Marguerite, puisque fille du premier mariage de Charles.
Les deux couples, les Blessington et les d'Orsay rentrent à Paris fin 1828, et s'installent dans le bel hôtel particulier du Maréchal Ney, quai d'Orsay, face au pont Solférino, hôtel particulier démoli depuis pour agrandir la rue.
C'est là que le comte meurt, fort subitement, et fort à propos, on en conviendra, à quarante-six ans seulement, d'une attaque d'apoplexie, un beau matin de mai 1829.
Alfred d'Orsay et sa jeune femme Harriet suivent Lady Blessington à Londres, mais Harriet, cesse enfin d'être dupe, et la rupture du jeune couple est consommée...
Alfred et sa jeune belle-mère décident dès lors de vivre ensemble, entre leur demeure de Kensington, à Londres, nommée macabrement "Gore House" (sanglante) et Paris.
Ils reçoivent l'élite artistique et mondaine :
le peintre de la cour Thomas Lawrence, qui exécutera des portrait de la maitresse... de maison (et d'Alfred), le futur premier ministre Benjamin Disraeli, le naturaliste James Bulwer, le célèbre écrivain Charles Dickens, les poètes Alfred de Vigny et Alphonse de Lamartine...
C'est surtout au cours d'un soirée de 1846, chez Lady Blessington, que le futur empereur Napoleon III rencontrera sa maitresse anglaise fortunée, l'actrice Harriet Howard qui finança son retour au trône.
Leur salon reste cependant boudé par les dames anglaises dont Marguerite avait, dans ses romans, moqué la pruderie.
Marguerite meurt le 4 juin 1849, à Paris à cinquante neuf ans seulement.
Alfred ne lui survit trois ans :
atteint d'un cancer de la colonne vertébrale, il est accueilli, à Chambourcy, dans la propriété de sa sœur Ida et de son époux.
Marguerite est inhumée, dans une tombe en forme de pyramide, au cimetière de Chambourcy, aux côtés, non pas de son mari, mais de son amant pour l'éternité, Alfred d'Orsay.
Ci-dessous :
Thomas Lawrence (1769–1830)
Marguerite, Comtesse de Blessington en 1822
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Le Sachez Tu !? 😮 L'art "Pompier" de "Passage des Thermopyles ! Les pompiers qui se couchent".

 Le Sachez Tu !?

😮 L'art "Pompier"
Mais pourquoi ce qualificatif si méprisant ?
(C'est d'ailleurs bien snob de mépriser les courageux pompiers...)
On sait ce que cela désigne :
un art ultra académique, figuratif, opposé aux "modernes",
aux impressionnistes, eux-mêmes vite snobés par les post-impressionnistes, pointillistes, fauvistes, cubistes... eux-mêmes détrônés bientôt par les non figuratifs !
Comme si l'art était affaire de mode, et de "-isme" intellectualisé...
d'avant-gardistes faisant du passé, table rase...
D'où vient cette appellation ?
La peinture académique représente des sujets "pompeux" (du latin pumpa, procession) sujets grandiloquents et historiques, où grecs et romains, guerroient, nus, mais armés, et dont le casque, brillant au soleil de Rome, Carthage ou Athènes est objet de moquerie des mouvements plus novateurs.
Ces mouvements s'intéressent davantage à "l'impression" (le mot est lâché), à la sensation, qu'à la précision du trait, la justesse de la composition et des proportions, aux effets de brillance, se moquant des lignes de fuites et des raccourcis ...
D'autres plus médisants encore, vaniteux et condescendants, auraient émis la supposition que ce genre de tableaux, "pompeux" était admiré par les pompiers casqués, ceux gardant les salles d'expositions (ceux qui fument 😉 ) et tout juste bons à être accrochés dans leur humble logis pour décorer le dessus de leur buffet...
Cette appellation a englobé, aussi, par la suite, les scènes de "genre" dont on raffolait sous le second empire, amalgamant ainsi tout ce que l'on trouvait mièvre, "kitch", ringard, archaïque, arriéré, démodé, dépassé, désuet, périmé !
C'est oublier que les générations poussent les plus anciennes pour se faire de la place, et que l'on finit toujours par être le "démodé" de quelqu'un d'autre....
Le plus étonnant c'est que cet art "kitsch, pompier", fut, déjà en son temps une contestation !
En effet, le "Salon des refusés" eut lieu à Paris en 1863 en marge du Salon officiel, et constitué de 1 200 œuvres refusées, mais choisies ("repéchées") par Napoléon III et Viollet-le-Duc, dont "Le déjeuner sur l'herbe de Manet" qui faisait scandale.
L'empereur jugeait que le jury officiel était trop sévère :
ce jury avait refusé 3 000 œuvres sur les 5 000 présentées !
Aujourd'hui, on redécouvre le charme du passé et la douceur de la nostalgie, on se laisse attendrir par le démodé :
ce qui compte, finalement, c'est l'émotion...
(Et puis moi, le pompier, ça m'enflamme !)
Ci-dessous :
1) -Jacques-Louis David
(et pas Jean Louis, le coiffeur... )
Les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins, 1799
2)- Jacques-Louis David 1814 (Louvre)
Léonidas aux Thermopyles
Ce style de peinture fut qualifié de "style pompier", à la suite d'une réplique d'un vaudeville, "La soeur de Jocrisse" , pièce comique de 1841 où l'on trouve cette réflexion, prononcée en regardant le tableau :
"Passage des Thermopyles ! Ah C’te bêtise !
Ils se battent tout nus ! ...Ah ! non, non, ils ont des casques…
c’est peut-être des pompiers qui se couchent".
Puis Théodore de Blainville en repris l'idée l'année suivante, en 1842, dans ses "Contes féeriques" :
« Les Romains bizarres du grand peintre David, qui du les faire ainsi nus et coiffés de casques, éveillèrent tout de suite l’idée du “pompier qui se déshabille” »
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Le Sachez Tu !? 😮 Chenille et canicule de canicula, ou canis-cula, petite chienne et chenille évolution de canicula

 Le Sachez Tu !?

😮 Chenille et canicule
Les habitués de la chronique se souviennent que "cule" est un diminutif (testi-cule : petit vase).
Donc canicule vient de canicula, ou canis-cula, petite chienne.
Certains savent cela, bon...
Mais pourquoi, me direz vous, avec justesse et sagacité ?
(oui, je sais, je fais les demandes et les réponses, ce n'est pas par schizophrénie, de σχίζειν, schizen, couper + φρήν phren, esprit, c'est que ça va plus vite comme ça 😛 )
Cette petite chienne serait elle en chaleur !? 😮
Non point :
Canicula est l'ancien nom de l’étoile Sirius, à qui l'on attribuait les grandes chaleurs d'été.
Canis Minor est toujours le nom d'une constellation et symbolise le petit chien qui suit Orion, le chasseur géant transformé en un amas d'étoiles par Zeus.
C'est Claude Ptolémée (100 -168 Canope, actuelle Aboukir, Egypte) qui donna ce nom à la constellation.
En effet, pendant l’Antiquité, au cours de la période annuelle du 20 juillet au 24 août, cette étoile se couchait et se levait en même temps que le Soleil.
Ah oui, j'oubliais :
chenille est aussi l'évolution de canicula, mais la chenille ressemble-t-elle vraiment à une petite chienne ?
à voir...
Caterpillar, antonomase, initialement nom donné à la marque, devenu commun, lui, est la traduction de chenille en anglais et vient cette fois du latin cater pillar signifiant... chat poilu !
Ci-dessous :
Jean-Baptiste Oudry (1686 Paris - 1755 Beauvais)
Chienne allaitant ses petits

Le Sachez Tu !? 😮 "c'est là où le bât blesse" bastum, "ce qui porte", du verbe bastare, porter, βαστάζειν

 Le Sachez Tu !?

😮 "c'est là où le bât blesse"
Vous êtes vous déjà interrogé sur ce bât là ?
On peut se poser la question :
viendrait-il d'un "bas" trop serré, qui blesserait la cuisse d'une marquise ?
Ou encore d'un meunier qui "bat" sa femme
Ou même d'un "bas" qui blesserait, alors que le "haut" ne blesserait pas !?
Point du tout, puisqu'il s'agit du "bât" de la bête de somme, la charge de l'âne "bâté", c'est à dire le harnachement sur une structure de bois permettant de fixer un ballot, ou paquet de marchandise, afin d'éviter qu'il ne "ballote".
Mais ce bât là peut occasionner des blessures sur le pauvre animal.
Bât vient du latin bastum, "ce qui porte", du verbe bastare, porter, issu grec ancien βαστάζειν, bastázein, porter un fardeau.
(Il y a peut-être un rapport avec le "bastard", l'enfant illégitime,
qu'on porte- à son insu- et charge que l'on supporte ?)
Le mot "bât" a supplanté le mot "somme" de l'expression "bête de somme" , où "somme" vient du latin sauma, issu du grec σάγμα signifiant charge, attirail, harnais, bât.
Kif-Kif bourricot est une expression ramenée d'Algérie par les soldats, après la prise de la smalah d'Abd-el-Kader
par le fils de Louis Philippe, le Duc d'Aumale, à Taguin, le 16 mai 1843, et traduite de l'expression arabe :
"c'est pareil, comme (kif) à l'âne",
l'âne étant très utilisé aussi dans le Maghreb.
Bourricot, et bourrique viennent de l’espagnol borrico,
car l’Espagne exportait des ânes.
Borrico vient du latin burricus, petit cheval, lui même issu de burrus roux, car les chevaux roux avaient la réputation d'être têtus.
Ci-dessous
Image d'Epinal 1885
Fable de La Fontaine.
Il existe de très nombreuses fables faisant figurer un âne.
Certaines sont d'origine grecque, et datent d'Esope (VII – VI siècle av. J.-C.),
ou latines et datent de Phèdre (14 av. J.-C. -50 apr. J.-C.)
L'Âne chargé d'éponges, et l'Âne chargé de sel
L'Âne et le Chien
L'Âne et le Petit Chien
L'Âne et ses maîtres
L'Âne portant des reliques
L'Âne vêtu de la peau du lion
Le cheval et l'âne
Le Lion et l'Âne chassant (Esope)
Le Lion, l’Âne et le Renard (Esope)
Le Lion, l’Âne et le Renard
L'âne et le jardinier (Esope)