Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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vendredi 27 janvier 2023

Le Sachez Tu ?! Mondrian (1872-1944)

 Le Sachez Tu ?! Mondrian :

oui, vous savez, le peintre abstrait, chantre des carreaux et rectangles rouges et noirs, à 50 millions de dollars...
En réalité, le néerlandais Mondrian (1872-1944) n'a pas été toujours aussi minimaliste, et, à l'époque où il n'était encore que Pieter Mondriaan, peignit au début de sa carrière de très belles oeuvres figuratives, pleines d'émotions, jusque vers 1920.
Et puis un jour, patatra...il y eu les carreaux, beaucoup plus lucratifs...
Soleil levant sur le moulin de Heeswijk
-Mill-of-Heeswijk-Sun
et portrait de jeune femme
TOUS DROITS RÉSERVÉS © Laurence Chalon 2019
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Le Sachez Tu !? 😮 Effie Gray et le peintre John Everett Millais

 Le Sachez Tu !?

😮 Effie Gray
de son vrai nom, Euphemia Gray, naquit à Perth, en Ecosse, en 1828 et elle s'y éteignit le soir de Noel 1897, à 69 ans, ne survivant que quelques mois à son célèbre mari, le peintre John Everett Millais.
Mais la vie de Effie ne fut pas un long fleuve tranquille...
Le père d'Effie était l'avocat de la famille Ruskin, et les deux famille, se fréquentant depuis qu'elle avait douze ans, convinrent d'un mariage entre leurs enfants en 1846.
Effie n'avait que 18 ans et son fiancé, le très puritain et très dépressif John Ruskin, était déjà un écrivain, critique d'art, et professeur célèbre, de presque dix ans son ainé.
Hélas, le soir de la nuit de noce, John Ruskin fut "dégouté" par la vision du corps de sa femme et refusa, durant des années, de consommer le mariage, au désespoir de la malheureuse épousée...
En 1853, le tout jeune peintre John Everett Millais sollicita l'aide du célèbre critique Ruskin et devint son jeune protégé, et un habitué du couple.
C'est cette année là que, durant les longues séances de poses pour son tableau "L'ordre de libération", Effie apprit à le connaitre, à apprécier son érudition romantique, son talent et son amour de sa patrie : l'Ecosse.
Elle finit par lui confier sa triste condition d'épouse rejetée.
Eperdument amoureuse, mais se retrouvant dans un triangle fatal et tragique, telle Guenièvre entre Lancelot et Arthur, Effie se décida à faire constater par un médecin que son mari n'avait jamais voulu, ou pu, consommer le mariage, qu'elle était toujours vierge, pour pouvoir convoler en justes noces avec son beau jeune peintre.
Médecins, attestations, trahison, jugement, divorce, et remariage : tout fut réuni pour un véritable scandale dans la très puritaine Angleterre victorienne, et Effie, qui adorait briller et sortir, se vit interdire de toute manifestation officielle par la Reine...
Effie et John Millais eurent quatre garçons et quatre filles.
(on m'a dit : "elle se rattrapa", je cite ! 😉 ) qui servirent tous, comme leur mère, de modèle au célèbre peintre, devenu baronnet et président de l'académie royale, et qui s'éteignit en 1896 d'un cancer de la gorge.
Effie ne survécu que 16 mois à son désormais célèbre Lancelot, et fut enterrée dans sa patrie écossaise, à Perth, au cimetière de Kinnoull, que Millais avait représenté dans un tableau "The Vale of Rest", (vallée du repos) plein de prémonition....
Ci-dessous :
John Everett Millais
"The Order to release" 1853
On dirait une "scène de Outlander",
le tableau est plutôt inspiré du "Rob Roy" de sir Walter Scott :
sa future épouse, Effie, posa pour Millais dans le rôle de cette jeune femme, venue délivrer son écossais de mari des geôles anglaises, épuisée, pieds nus, mais heureuse, tendant le billet de libération à un gardien abasourdi.
Tate Gallery
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Le Sachez Tu !? 😮 La "Galerie des 38 Beautés" au château de Nymphenburg : Amalia von Schintling

 Le Sachez Tu !?

😮 La "Galerie des Beautés"
ou Schönheitengalerie, est une galerie de portraits commandés par le roi Louis Ier de Bavière pour orner son château de Nymphenburg.
Cette galerie rassemble 38 portraits de femmes célèbres pour leur beauté, peintes entre 1827 et 1850, par Joseph Karl Stieler, nommé peintre de cour en 1820.
Le portrait d'Amalia von Schintling, de Joseph Stieler date de 1831 : c'est le douzième des 38 portraits commandés.
Amalia von Schintling, née en 1812, était la fille du major Lorenz von Schintling, et de sa femme Theresia, Freiin von Hacke.
La présence du portrait d'Amalia von Schintling dans la galerie des beautés avait été approuvée par son père, mais pas par son fiancé Fritz von Schintling, cousin d'Amalia.
Il aurait refusé que sa future épouse soit exposée dans la galerie par "sens exagéré de l'honneur".
Hélas, peu de temps avant son mariage avec Fritz et quelques mois après ce portrait, Amalia tomba malade et succomba de la tuberculose le 22 décembre 1831 à l'âge de 19 ans seulement dans sa ville natale de Munich.
Sont rassemblés par ordre chronologique les portraits suivants :
Auguste Strobl (1807-1871), 1827
Maximiliane Borzaga (1806-1837), 1827
Isabella von Taufkirchen-Engelberg (1808-1855), 1828
Amalie von Lerchenfeld, baronne von Krüdener (1808-1888), 1828
Cornelia Vetterlein (1811-1862), 1828
Charlotte von Hagn (1809-1891), 1828
Nanette Kaula, future Mme Salomon Heine (1812-1877), 1829
Anna Hillmayer (1812-1847), 1829
Regina Daxenberger (1811-1872), 1829
Jane Digby, future comtesse d'Ellenborough (1807-1881), 1831
Marianna Bacinetti, marquise Florenzi (1802-1870), 1831
Amalie von Schintling (1812-1831), 1831
Hélène Sedlmayr (1813-1898), 1831
Mademoiselle Bourgin (1806-1853), 1833
Irène von Pallavicini, comtesse von Arco auf Steppberg (1811-1877), 1834
Caroline von Holnstein (1815-1859), 1834
Jane Erskine (1818-1846), 1837
Theresa Spence (1815-?), 1837
Mathilde von Jordan, future baronne von Beust (1817-1856), 1837
Wilhemine Sulzer (1819-?), 1838
Louise von Neubeck (1816-1872), 1839 (disparu en 1936)
Antonia Wallinger (1823-1893), 1840
Rosalie Julie von Bonar (1814-?), 1840
Sophie de Bavière (1805-1872), 1841
Catherine Botzaris, future princesse Karadja (1820-1872), 1841
Caroline Lizius (1825-1908), 1842
Elise List (1822-1893), 1842
Marie de Prusse (1825-1899), 1843
Frédérique von Gumppenberg (1823-1916), 1843
Caroline von Öttingen-Wallerstein (1824-1889), 1843
Emily Milbanke (1822-1910), 1844
Josepha Conti (1823-1881), 1844
Alexandra de Bavière (1826-1875), 1845
Auguste-Ferdinande de Habsbourg-Toscane (1825-1864), 1845
Lola Montez (1821-1861), 1847, maîtresse du roi Louis Ier de Bavière
Maria Dietsch (1835-1869), 1850
Anna von Greiner (1836-?), 1861
Charlotte von Breidbach-Bürresheim, future comtesse Boos zu Waldeck (1838-1920), avant 1863.
Ci-dessous :
Joseph Karl Stieler (1781–1858)
Amalie von Schintling
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Le Sachez Tu !? : Tarmac & Macadam, bitume, goudron, Asphalte

 Le Sachez Tu !? : Tarmac & Macadam

J'ai longtemps cru que tarmac était un mot d'origine lointaine,
un peu comme cornac : il n'en est rien.
Tarmac est l'apocope (le raccourci ) de "tarmacadam"
composé de "tar", (goudron en anglais), et macadam.
Tarmac est une marque déposée :
c'est un revêtement, un matériau breveté en 1901 par Edgar Purnell Hooley (1860-1942) et c'est donc abusivement qu'il désigne aujourd'hui une piste d'aerodrome.
Macadam, lui aussi, désigne abusivement le goudron de la route, puisque ce n'est une technique de remblai des chaussées élaborée par l'Écossais John Loudon McAdam vers 1820 et consistant en plusieurs couches de pierres concassées, de taille de plus en plus petite (sans forcément le revêtement final de goudron).
Le bitume et le goudron sont souvent confondus.
Or, le bitume provient du pétrole,
et le goudron est, quant à lui, issu du charbon.
"Bitume" vient du latin bitumen, mot d’origine gauloise.
"Goudron" vient de l’arabe قطران, qathrān signifiant asphalte et était employé dans le calfatage des navires, pour enduire la coque pour l'imperméabiliser.
Mais il est arrivé qu'on s'en serve aussi pour enduire certains traitres, en l'agrémentant de quelques plumes....
Asphalte, enfin, vient du latin asphaltus, lui-même issu du grec ἄσφαλτος, ásphaltos, désignant aussi la poix, distillée à partir de résine de pin, et facilement inflammable.
La mer morte, celle de la bible, rejette naturellement du bitume.
Ce produit était déjà utilisé par les Egyptiens pour leurs momies, et certains spécialistes pensent que la basse plaine de Siddim ou Sodome, a été recouverte par des sédiments de bitume et se trouverait à présent au fond de la mer morte...
A voir...
Ci-dessous :
Jean Bein (1789 Goxwiller-1857 Paris)
Anges dans le lac de Bitume (ou mer morte)
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Le Sachez Tu !? 😮 espion, épier : le chevalier Charles-Geneviève d’Éon de Beaumont (1728-1810)

 Le Sachez Tu !?

😮 espion, épier
ont la même origine étymologique,
ainsi que le vieux français espier, l'espagnol espiar, italien spiare, l'anglais spy, l'allemand spähen, l'ancien germanique spehôn, et plus loin, le latin specere, et le grec σκοπεῖν, skopeîn.
Ces verbes signifient observer attentivement, et, en général, sans être vu.
L'espion de l'histoire le plus célèbre est sans doute le chevalier Charles-Geneviève d’Éon de Beaumont (1728-1810),
bien connu des cruciverbistes...
(et bien pratique pour les verbicrucistes dans une impasse ! ).
Le chevalier d'Eon aurait été recruté en 1756, par le roi Louis XV lui même, pour son cabinet noir, ou peut-être par le prince de Conty, qui le dirigeait.
Le roi aurait vu le chevalier déguisé en femme lors d'un bal masqué, et, séduit par cette jolie personne, il aurait imaginé l'envoyer auprès de la tsarine Elisabeth I ière pour pouvoir l'approcher sans attirer la méfiance de celle-ci.
Le stratagème réussit admirablement :
le chevalier d’Éon devint rapidement l’ami des proches de la tsarine et put rallier petit à petit ses conseillers à la cause française, dans le cadre de la Guerre de Sept ans.
Le chevalier d'Eon continua ses missions secrètes à Londres, mais, comme beaucoup d'agents secrets, sa vie fut une succession de disgrâces et de retours en grâce, restant toujours ambiguë sur sa véritable identité ...
Il mourut dans la misère à Londres en 1810, à 81 ans, sans qu'on lui eût jamais connu d'aventures, ni masculines, ni feminines, et la vérité sur son sexe ne fut connue que lors de son autopsie.
Ci-dessous :
deux portraits du Chevalier d'Eon de Beaumont à la même époque,
le premier en homme, le second en femme.
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Le Sachez Tu !? 😮 Dans le péristyle, il a du style avec son stylo... Style en botanique, désigne la tige

 Le Sachez Tu !?

😮 Dans le péristyle, il a du style avec son stylo...
Vous pensez peut-être que ces trois mots n'ont pas de racine commune ?
Et bien vous auriez tort en ce cas, car écoutez plutôt :
Stylo vient de l'anglais stylographe, car c'est l'anglais Lewis Waterman (1837-1901) qui mit au point, en 1884, le premier stylo-plume à encre à réservoir intégré.
Style en botanique, désigne la tige reliant l'ovaire de la fleur au stigmate.
Stylet, du latin stilus, par analogie avec la forme et le calame, est l'instrument d'écriture des scribes, petite tige de métal avec un coté pointu et l'autre plat pour effacer, servant à écrire sur l'agile ou sur la cire.
Avoir du style signifiait donc, à l'origine, avoir une belle écriture, élégante, (même s'il était difficile de faire des pleins et des déliés avec un stylet... 😉 )
Péristyle, lui, vient du latin peristylum, emprunté au grec περίστυλον, peristylon, désignant une colonnade entourant une cour intérieure, et composé de περί péri, autour, + στῦλος, stûlos (colonne).
Un stylite désigne aussi un ermite, anachorètes ascète, ayant choisi de vivre sans bouger, sur le haut d'une colonne... (ouille)
On se rappelle enfin que, le 15 mars -44 avant J.C , César périt, (avec un certain style !) de 23 coups de stylets de chacun des sénateurs présents :
comme quoi, l'écriture peut tuer et le stylo est une arme 😉
D'ailleurs, en italien, stilo, signifie poignard...
Ci-dessous :
Antonio de Dominici (1734 – 1794)
Le scribe Ottoman
Dans un Orient imaginaire, une jeune ottomane voilée, nonchalamment assise sur une estrade, la tête dans la main, dicte sans entrain une lettre à un vieil écrivain public attentif, trempant sa plume dans l'encrier...
La petite babouche abandonnée devant le "diwan" montre que la belle inconnue n'est pas bien motivée pour écrire sa missive...
Sa petite main sur la table en marqueterie est expressive :
"-finissez comme bon vous semble", parait-elle dire, "je me repose sur vous"...
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Le Sachez Tu !? 😮 La légende des énervés de Jumièges

 Le Sachez Tu !?

😮 La légende des énervés de Jumièges
Cette légende tardive raconte que Clovis II (635 -657), roi des Francs, aurait entrepris un pèlerinage et confié son royaume à son fils aîné, sous la régence de son épouse Bathilde.
Mais durant cette période, le fils s'opposa à sa mère, et lui et son cadet s'unirent pour comploter contre le roi et la reine.
Rentrant en France, le roi pris les armes contre ses fils rebelles et triompha des deux renégats..
Le roi était bien décidé à faire exécuter les deux traîtres.
Mais sa femme proposa plutôt de les "énervés" (comme "éviscérer") c'est à dire de les punir en brûlant les nerfs de leurs jambes (en réalité les tendons) pour les rendre apathiques et dociles.
(un peu comme les lobotomisés des années 60 😉 ou encore comme Abélard, à qui l'on coupa autre chose que les nerfs pour le calmer... )
Rendus faibles et sans forces, les deux frères demandèrent à entrer en religion.
Ne sachant dans quel monastère les placer, La reine Bathilde fit construire un radeau et les laissa dériver sur la Seine à la grâce de Dieu.
Le bateau dériva miraculeusement de Paris jusqu'à Jumièges,
près de Rouen.
Là, saint Philibert, le fondateur de l'abbaye de Jumièges, les vit et reconnut leurs habits royaux.
St Philibert recueillit les deux garçons repentants dans son l'abbaye où ils deviennent moines.
Plus tard, le roi et la reine, apprenant où leurs fils avaient été recueillis, rendirent visite à l'abbaye, agrandirent le monastère et léguèrent des terres aux moines.
Cette légende est belle...
mais tout à fait fausse :
Clovis II étant mort à 22 ans, ses fils étaient trop jeunes pour combattre contre lui.
De plus, Clovis II n'est jamais parti en pèlerinage.
Enfin, quant à ses trois fils, Clotaire, Childéric et Thierry, ils ont régné chacun leur tour et aucun ne devint moine, et encore moins « énervé ».
Ci-dessous :
Evariste-Vital Luminais
Les énervés de Jumièges
Musée des beaux-arts de Rouén
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