Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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jeudi 18 novembre 2021

Le sachez tu !? 😮 Agnostique : "a" privatif et de "gnôsis" connaissance.

 Le sachez tu !?

😮 Agnostique
L'agnostique est celui qui estime que la connaissance de l'existence de Dieu n'est pas à la portée de l'homme.
Il n'est pas incroyant : il ne se prononce pas, il est sceptique.
Il reconnait son ignorance.
"Je sais, que je ne sais rien", comme disais Jean Gabin, "Mais, ça, je le sais". 😉
Le terme "agnostiCIsme" vient du grec αγνωστικισμός, agnôstikismós, lui-même tiré de agnôstos (ignorant),
composé du "a" privatif et de "gnôsis" connaissance.
Gnose est de la même famille que le verbe grec γιγνώσκω, gignṓskō (je connais) (et non, rien à voir avec gigolo ! ) qui a donné le verbe latin (g)nōscō, l'italien cognosco, l'anglais know, ou recognize, reconnaitre, ou encore l'allemand (er)kennen, reconnaitre....
I-gnorant, c'est celui qui ne connait pas.
Le mot "agnostic" (d'abord en anglais) a été forgé en 1869 par Thomas Henry Huxley pour s'opposer à la gnose chrétienne (γνῶσις, gnôsis) qui est la philosophie selon laquelle le salut de l'âme passe par la connaissance de Dieu
Ci-dessous :
Thomas Henry Huxley (1825-1895), biologiste, paléontologue et philosophe britannique, partisan de Darwin et inventeur du terme agnosticisme.
Thomas Huxley est le grand-père de l'écrivain
Aldous Huxley (1894-1963), auteur du roman dystopique
"Le Meilleur des mondes".
Gravure de C. H. Jeens, de 1874, d'après une photographie
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Le sachez tu ? Aumône du grec ἐλεημοσύνη, don charitable.

Le sachez tu ? 
Aumône
Quel est le lien entre aumône, aumônier, aumônerie et surtout aumônière, la spécialité culinaire où la garniture est dans une crêpe ? 
Aumône, est issu du vieux français aumosne, comme en atteste l'accent circonflexe qui est le "S" disparu. 

Aumône vient du latin ecclésiastique eleemosyna, lui-même emprunté au grec ecclésiastique ἐλεημοσύνη, signifiant don charitable. 

Éléos, en grec Ἔλεος", est la fille de Nyx et d'Érèbe; elle est la personnification de la Pitié.

 Son équivalent romain était Misericordia. En allemand, Almosen, aumône, est resté plus proche de "l'étymon" grec (mot racine) eleêmosúnê. 

L'aumônier était, initialement, l'ecclésiastique chargé de faire les dons aux pauvres, l'aumônerie étant la salle réservée à la réception des indigents. 

L'aumônière était la bourse de tissu servant à transporter les aumônes. Enfin l'aumônière de légumes est une préparation où la garniture est dans une sorte de crêpe fermée rappelant une bourse, une aumônière. 

Ci-dessous :
de Louis Hersent (1777–1860) 

Louis XVI distribuant des aumônes aux pauvres de Versailles pendant l’hiver de 1788, hivers le plus rigoureux depuis 1709. Exposé au château de Versailles. Le roi, bonnes joues roses et ventre rebondi, en manteau de fourrure, est entouré d'humbles paysans, mal habillés, sortant de chaumières délabrées et tendant la main pour recevoir l'aumône. Les nobles l'attendent, à l'arrière plan... 

Il y a un monde entre cette noblesse et la paysannerie miséreuse écrasée d'impôts, alors que les privilégiés de la noblesse et du clergé, n'en payaient pas...

 Ce tableau préfigure le soulèvement de l'année suivante, accéléré par la famine et la rigueur de l'hiver 1788. 

Ce tableau, peint en 1817, alors que Louis XVIII, frère de Louis XVI est revenu au pouvoir, est un véritable avertissement : en effet, en 1817, des très nombreux troubles éclatèrent dans toute la France, troubles dus au manque de blé, à l'hiver rigoureux et à la famine...


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mercredi 17 novembre 2021

Les Amoureux de Valdaro (Mantoue) squelettes enlacés

Le sachez tu !? 😮 Les Amoureux de Valdaro Les Amoureux de Valdaro sont deux squelettes datés d'environ 6 000 ans, découverts en 2007 dans un tombeau néolithique à San Giorgio, près de Mantoue, Italie. Les deux squelettes appartiennent à un jeune homme et une jeune fille de moins de 20 ans, en position recroquevillée. Ils sont enlacés, la main de la femme semble posée sur la bouche du jeune homme, la main de l'homme sur l'épaule de sa compagne. Une pointe de flèche en silex a été trouvée près du cou du garçon. La femme, avait une longue lame de silex le long de la cuisse et deux couteaux de silex sous le bassin. Il est possible que certaines de ces armes armes aient été enterrées avec eux dans la tombe ou faisaient partie de leurs tenues. Les sépultures "doubles" sont rares. Mais, la pose de ce couple est tout à fait remarquable. Visibles au Musée archéologique national de Mantoue.

mardi 16 novembre 2021

Le sachez tu !? 😮 "Le jeu n'en vaut pas la chandelle"

Le sachez tu !? 😮 "Le jeu n'en vaut pas la chandelle" Cette expression date du XVII° siècle, période où les jeux de cartes et d'argent étaient très répandus dans la noblesse oisive, et où les frais de chandelles représentaient un budget considérable dans les châteaux... (Il n'y avait pas internet 😉 ). Les mises de ces jeux d'argent pouvaient atteindre des enjeux considérables; si ce n'était pas le cas, la mise, le jeu, ne couvrait même pas le coût de la chandelle qu'il fallait dépenser pour éclairer la partie. "Brûler la chandelle par les deux bouts" : faisait évidemment référence à une façon de vivre dispendieuse, en gaspillant la chandelle sans économie. "Tenir la chandelle" : était le rôle des valets de pieds lors des rencontres amoureuses nocturnes de leurs maitres et maîtresses. Le serviteur devait attendre patiemment que l'entrevue fusse (oui, c'est un U 😉 ) terminée pour reconduire leurs seigneuries sans embûches... Chandelle vient du latin candela et quand on en voit 36, c'est qu'on a un éblouissement. Elle était faite de suif, et brûlait avec beaucoup de fumée et une odeur nauséabonde de graisse cuite. Quand la "chandelle est morte", comme dans la chanson de la mère Michèle, c'est une allusion grivoise à quelque chose qui ne... heu... s'allume pas... 😉 La chandelle fut remplacée peu à peu par des bougies de cire d'abeille, plus chères, fabriquées en Algérie, dans le port de Bougie, aujourd'hui Béjaia, La bougie avait l'avantage de sentir bien meilleur. Ci-dessous : Johann Baptist Anton Raunacher (1729- 1771) Partie de "Pharaon" , peinture murale du château de Eggenberg à Graz en Autriche On remarque le croupier, "la Banque" : personnage debout à gauche qui ramasse les mises avec son râteau. Bonus : Le pharaon est un jeu de carte, ancêtre du Black Jack, où chaque joueur mise indépendamment des autres sur la valeur de la prochaine carte tirée par le banquier. La noblesse du XVIII° siècle, totalement entichée de ce jeu de hasard, misait des soirées entières et perdait parfois des fortunes. TOUS DROITS RÉSERVÉS © 2019 Cette étymologie, et plus de 400 autres articles, est à retrouver sur : - ma page Face Book : " Le sachez tu !? 📷 " https://www.facebook.com/Le-Sachez-tu-O-Chronique-%C3%A9tymologique-et-culturelle-106236634209640

Le sachez tu !? 😮 Zélé, zélote, jaloux de ζῆλος z­ēlos

Le sachez tu !? 😮 Zélé, zélote, jaloux : Zèle, et son adjectif zélé, ainsi que "jaloux" viennent du latin zelus (jalousie, zèle). Comme beaucoup de mots latins, zèle vient du grec : ζῆλος z­ēlos (jalousie, zèle). Zélote vient donc aussi du latin "zelotes" (jaloux), lui-même issu du grec ancien ζηλωτής, zêlôtḗs (zélateur). Dans la bible, un zélote est un "admirateur zélé", mais surtout une sorte de "résistant" armé contre l'occupation romaine. Comme les résistants français, les zélotes opéraient par embuscades, allant même jusqu'à assassiner certains juifs collaborant avec l'occupant romain. Zélote traduit le mot hébreu קנאה, kin'á (zèle, jalousie) dérivé de קנא et apparenté à Caïn (jaloux). Le représentant le plus connu de ce mouvement de résistance "zélote" est l'apôtre de Jésus, Simon le zélote. Dans certains textes bibliques, Simon (Shiemone) le zélote est aussi appelé "Simon le cananéen", ou Simon de Cana, qui ne serait peut-être seulement une traduction erronée de kin'a, le zélote Ci-dessous : Simon le cananéen dit également Simon le zélote par Le Caravage (1571-1610). Il faut remarquer que Simon/Shiemone est représenté avec la sica, courte dague courbée à lame ondulée, que l'on peut cacher dans sa toge, comme certaines extrémiste zélotes juifs : les sicaires (tueurs). Simon est représenté âgé, barbu, sa main gauche prêchant, mais la droite maniant la dague vengeresse. Bonus : L'apôtre Simon serait selon la tradition, un des quatre "demi-frères" de Jésus, avec Jacques, Joseph et Jude. Mathieu chapitre 13 verset 55 (et Marc 6;3) : "N'est-ce pas le fils du charpentier? N'est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? " TOUS DROITS RÉSERVÉS© Cet article, et plus de 400 autres, est à retrouver sur : - la page Face Book " Le sachez tu !? 😮 " https://www.facebook.com/Le-Sachez-tu-O-Chronique-%C3%A9tymologique-et-culturelle-106236634209640 - et sur le blog : www.country-connection.fr

lundi 15 novembre 2021

Le sachez tu !? 😮 Goy, Gadjo, Kâfir, Toubab et autres qualificatifs...


Le sachez tu !? 😮 Goy, Gadjo, Kâfir, Toubab et autres qualificatifs...
Petit lexique à l'usage de celui qui n'est pas...
- Goy, גוי, des goyims : un non juif, à l'origine goy signifie juste "peuple, gens" en hébreu
- Gadjo, des gadjé : un non tzigane, non gitan (raclo, racli : garçon, fille, daron, daronne : père, mère)
- Kâfir, des kouffars, vient de l' arabe : كافر kāfir : mécréant
- Roumi, une roumia : un chrétien en arabe, de ّرُومِي, rūmiyy issu de "romain"
- Gaouria : injure désignant une femme européenne en arabe
- Toubib : l’arabe طَبِیب, ṭabīb (sorcier, médecin), via le maghrébin ṭbib : un européen
- Toubab : en wolof désigne le blanc ( souvent médecin à l'origine)
- Zoreille : un blanc pour les réunionnais (peut-être parce que les chasseurs d'esclaves enfuis ramenaient les oreilles pour se faire payer, ou que les blancs ont de grandes oreilles rouges...)
- Mec : pourrait venir de l’argot mac, apocope de maquereau souteneur
- Keum : verlan de mec (keuf : verlan de flic)
- Souchien ( sous entendu "sous chien") : français de souche
- Welches : Français de "l'intérieur" pour un alsacien
- Pinzutu, des pinzuti : Français du continent, de pointu, du tricorne porté par les français
- Frog, frogguies : un Français pour les anglais : grenouilles, car les français mangent des grenouilles
- Visage pâle : un européen pour les indiens d'Amérique
Dans l’Antiquité, les Grecs méprisaient les Perses parce qu’ils étaient pâles et efféminés : ne faisant pas leurs exercices virils à l'extérieur, ils n'étaient pas halés.
Au contraire, les geishas blanchissaient leur peau à la craie, de même que les dames nobles de l'ancien régime se fardaient au céruse, ou carbonate de plomb, et portaient des voilettes pour se distinguer des paysannes dont la peau brunissait lors des travaux extérieurs.
Ci-dessous :
Theodore Valerio (1819 -1879)
Bashi Bouzuk d'Egypte
aquarelle 1855
(Paris, école nationale supérieure des Beaux-Arts )
Lors de la guerre de Crimée (1853-1855), Théodore Valério suit l'armée turque d'Osman Pacha.
Il réalise de très nombreuses aquarelles quasi ethnographiques sur les types et les costumes des populations indigènes.
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Le sachez tu !? 😮 Le Tambour d'Arcole

 Le sachez tu !?

😮 Le Tambour d'Arcole
Le "tambour d'Arcole" a en réalité un nom : André Estienne;
il est né à Cadenet, à côté d'Avignon, en 1777 et mort en 1837.
Son fait d'arme eut lieu dans la nuit du 15 au 16 novembre 1796, lors de la bataille napoléonienne du pont d'Arcole, ville italienne entre Vérone et Padoue.
Cette nuit là, 19 000 soldats français affrontèrent 24 000 Autrichiens, pour leur reprendre le pont de la ville d'Arcole.
Agé de seulement 19 ans, le jeune tambour se jeta dans la rivière qui le séparait des troupes autrichiennes, mis son tambour au sec sur le sac de son sergent qui nageait avec lui et battit furieusement la charge.
Les Autrichiens crurent, dans le noir, qu'ils étaient encerclés
et battirent en retraite, laissant le pont et la ville à Bonaparte.
Pour remercier le jeune tambour de sa bravoure, Bonaparte lui offrit une paire de baguettes gravées en argent et le décora de la légion d'honneur.
La réalité est peut-être un peu différente puisque, selon Jean Marie Borghino, André Estienne raconte dans ses écrits que, respectant les ordres reçus de se protéger de la mitraille ennemie, et tout en fuyant les boulets des artilleurs autrichiens, lui et les deux autres tambours tombèrent involontairement dans la rivière.
Ce qui pourrait expliquer leur errance derrière les lignes autrichiennes et le fait qu'ils aient battu le tambour pour se retrouver...
Quoiqu'il en soit, outre sa statue à Cadenet, il est immortalisé sur le fronton du Panthéon et l'expression "Tambour d'Arcole" est passée à la postérité...
Ci-dessous :
1894
Ebauche dessinée pour la statue du tambour d'Arcole à Cadenet

du sculpteur Jean Barnabé Amy, né à Tarascon en 1839 et mort en 1907.


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