Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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lundi 14 octobre 2024

Théodore Géricault

 Théodore Géricault n'a pas peint que le "Radeau de la Méduse", en 1819 , et tant s'en faut :

il a exécuté de nombreux portraits saisissants et, passionné de chevaux, de nombreuses peintures équestres.
Le malheureux Théodore Géricault est mort à seulement 32 ans : encore un qui aurait pu encore apporter beaucoup au monde de l'art, s'il n'avait eu la vie dissolue qui l'a conduit si jeune à la mort.
Il est justement mort d'une de ses nombreuses chutes de cheval, à Paris, car il adorait dompter des chevaux fougueux.
Cette dernière chute fatale lui brisa la colonne vertébrale et son agonie dura six mois.

Mais il est vraisemblable que son état de faiblesse fut surtout provoqué par une maladie vénérienne...

Entre autres frasques, Théodore, logé quelques temps chez son oncle maternel, le banquier et collectionneur Jean-Baptiste Caruel, Baron de Favreuse (1757-1847), s'éprit d' Alexandrine Modeste de St Martin (1785-1875) la toute jeune épouse de son oncle, de vingt-huit ans la cadette de son vieux bar(b)on de mari.

De la relation quasi incestueuse qui dura plusieurs années, entre Théodore et Alexandrine, naquit un fils illégitime :
Georges Hippolyte (1818-1882), déclaré à sa naissance comme le fils de la bonne, Suzanne, et de père inconnu.

Cette naissance fut évidemment un scandale familial.
(Notons que Hyppolyte signifie "qui aime les chevaux" 😉 )

À la mort de Géricault, malade, banni, ruiné, en 1824, son fils illégitime, Georges Hippolyte, alors âgé de six ans, fut reconnu de justesse, par le père de l'artiste, son grand père donc, Georges-Nicolas Géricault (1743-1826).

Il retrouva ainsi son nom, mais sans avoir jamais connu son vrai père, que par ses autoportraits qu'il admirait, et en perdant aussi son grand-père juste deux ans plus tard.
Triste vie aussi, puisque Georges Hippolyte fut retrouvé seul, le 31 décembre 1882, mort à 64 ans, dans une petite chambre d'un hôtel de Bayeux, après avoir fait ériger un tombeau à un illustre père qui ne l'avait même pas reconnu...

Quel naufrage... 😉

Quant à la belle Alexandrine, peinte plusieurs fois par Gericault, et ici sous le nom de "Suzanne" (et les vieillards ?) elle était morte le 9 août 1875 à l'âge vénérable pour l'époque de 90 ans.

Ses deux fils légitimes firent une magnifique carrière dans le tabac, la banque et la politique.

(Partage bienvenu,
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