Si on sort son materiel d'enquêtrice en Etymologie, et même sans la loupe et le deerstalker indispensables, on reconnait "an", le préfixe privatif, celui qu'on trouve dans "anaphalbeth" ou dans "anesthésie" (sans sensation).
Bon, ça c'est acquis...
Alors le "ecdote" qui nous reste, qu'est-ce que cela peut être ?
Une
anecdote, c'est quoi en fait ?
Un petit fait curieux, en marge de l'histoire, un détail croustillant, inconnu du grand public, resté souvent caché de tous...
Nous y voilà :
ἀνέκδοτος, an-ékdotos signifie "non publié", "in-édit",
car ἔκδοτος, ékdotos signifie : "donné, livré" avec le radical δοτός dotós (donné) de la même famille que le latin editus.
Les ἀνέκδοτα anékdota sont les faits inédits et c'est surtout en premier lieu chronologique, le titre d'un ouvrage très critique de l'historien Procope, de Césaré, en Palestine (500-562) consacré à l'empereur byzantin Justinien (482-565) et son épouse Théodora (500-548).
Procope de Césaré avait déjà écrit deux premiers volumes "autorisés", biographies élogieuses relatant le règne de Justinien et Théodora et publiés durant leur règne et à leur gloire.
Mais voilà, il lui restait de nombreuses faits surprenants et croustillants à raconter, de quoi faire un troisième volume, une "biographie non autorisée", après la mort de ceux-ci...
Il intitula donc ce troisième volume "Anecdota" : choses inédites.
Ci-dessous :
Benjamin Constant (1845-1902) peintre parisien, orientaliste
Portrait de l'impératrice Théodora sur son trône.
Selon Procope de Césarée, Théodora était la fille d'un dresseur d'ours de Constantinople, nommé Akakios, et d'une danseuse.
Parmi ses anecdotes, Procope raconte que, Théodora, devenue courtisane, rencontra l'empereur Justinien, de vingt ans son ainé, qui, séduit par sa beauté, en fit sa concubine, puis, séduit par son intelligence et ses conseils avisés en fit son épouse...
Deux ans après, il devenait empereur...
Lors d'une révolte à Constantinople, en 532, alors que le peuple saccageait tout devant le palais, et que Justinien songeait à fuir, elle refusa et prononça cette belle phrase :
" La pourpre (couleur du deuil des empereurs) est pour moi un assez beau linceul..."
Grâce à son courage, ils régnèrent encore onze ans conjointement.
Voilà le genre d'anecdotes que nous racontait notre professeur d'histoire, Monsieur Genevès à Avignon, celles qui font aimer l'Histoire et se souvenir des grands évement au travers de petits détails...
Il doit être au panthéon des profs d'histoire, aujourd'hui, et je me souviens qu'il me faisait penser dans ses emportement à "Alain Decaux raconte"..
Mais c'est un souvenir dont les moins de vingt ans gnan gnangnan..
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