Le Sachez tu !?
"En odeur de sainteté" ou myroblytes
Myroblytes désigne donc celui qui exhale une odeur de myrrhe après sa mort, et qui meurt au sens propre et initial en "odeur de sainteté", du grec μυροβλύτης, myroblýtês, "d’où jaillit de la myrrhe", avec βλύζω, blýzô signifiant jaillir.
Les rites religieux mortuaires faisant intervenir l'encens et ses fumigations existent effectivement dans toutes les cultures :
chez les Romains, les Grecs, les Egyptiens, les Assyriens, les Bouddhistes...
La myrrhe et l'encens étaient aussi précieux que l'or, et c'est la raison pour laquelle les rois sages et magiciens apportent ces cadeaux à l'enfant, "roi des Juifs".
Aujourd'hui, l'expression "ne pas être en odeur de sainteté" désigne de façon ironique le fait d'être banni, de ne pas être "encensé" (par l'encensoir contenant la résine de l'encens).
De même, mirobolant, qui signifie fabuleux, vient du latin myrobalanum désignant la noix parfumée, composé de myrrhe + balanus, lui-même issu du grec μυροβάλανος, myrobalanos ou "gland parfumé", que l'on peut décomposer en
μύρον, myron, onguent, parfum + βάλανος, balanos, gland.
Enfin, pour être exhaustive, "myrrhe" vient du latin myrrha, lui-même copié sur le grec μύρρα, múrra signifiant myrrhe, parfum, apparenté à l’arabe مر, mour, myrrhe, à l’hébreu מור, mor, myrrhe, et à l'akkadien murru, résine parfumée.
ci-dessous :
Andrea Mantegna (1431-1506) mort à Mantoue
Adoration des Mages 1495
Balthazar, le roi noir offre la myrrhe,
Gaspard, plus jeune, sans barbe, offre l'encens
Los Angeles, The J.P. Getty Museum
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