Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Les articles classés par dates :

mardi 31 janvier 2023

Le Sachez Tu !? 😮 "El dos de mayo"

 Le Sachez Tu !?

😮 "El dos de mayo"
Non ! Rien à voir avec le "dos du tube de mayo", comme je l'ai entendu (sic : véridique)
1808 : Charles IV et son fils, l'infant Ferdinand VII, se disputent le trône d'Espagne et en appellent à Napoléon pour trancher leur différend...
Grossière erreur :
c'est un peu comme si deux brebis s'en remettaient au loup pour les mettre d'accord : on imagine la suite...
Napoléon en profite évidemment pour forcer les deux souverains à abdiquer et offre la couronne à son propre frère, Joseph Bonaparte.
Mais l’armée française se heurte à une guérilla qui se propage à toute l'Espagne, puis à l’armée britannique venue aider le Portugal, également occupé par les troupes de Napoléon
Le 2 mai 1808, croyant à l’enlèvement de la famille royale par la France, la population madrilène se soulève contre les troupes françaises.
Cette rébellion est cruellement écrasée dans le sang par Joachim Murat.
(Ferdinand VII le fera fusiller 7ans plus tard...) .
Les célèbres tableaux de Goya, rappellent les fusillades nées de cette répression.
De 1808 à 1814, le général Léopold Hugo, père du futur poète, va s’engager dans une répression contre la guérilla populaire, pour consolider la couronne de son protecteur, Joseph Bonaparte, devenu Roi d’Espagne.
Le général Hugo est rejoint par sa famille en 1812, et le jeune Victor alors âgé de dix ans, sera marqué ce séjour...
Le poème "Après la bataille" rend hommage à son père.
Après la bataille
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.
Ci-dessous :
Francisco de Goya (1746–1828)
Le deux Mai 1808
Charge of the Mamelouks, début de la guerre d'Espagne : rue d'Alcalá et Puerta del Sol, les chasseurs à cheval de la Garde impériale, appuyés par les mamelouks, dispersent les manifestants
armés de simples couteaux mais déterminés.
Le mot d'ordre sera :
"Muerte a los Franceses" et se répand dans toute la péninsule.
TOUS DROITS RÉSERVÉS © Laurence Chalon 2019
Le partage est le bien venu,
mais le "copié collé", sans le nom de l'auteur est interdit.
Cet article, et plus de 700 autres, est à retrouver sur :
- ma page Face Book " Le sachez tu !? 📷 "
- et sur mon blog :