Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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lundi 14 mars 2022

Enheduanna 𒃶𒁺𒀭𒈾

 Le Sachez Tu !?

😮 Enheduanna,
ce nom ne vous dit rien ?
Princesse et grande prêtresse, elle vivait en Mésopotamie il y a quarante-trois siècles.
Enheduanna 𒃶𒁺𒀭𒈾 prononcer : en-he-du-an-na ou
En-Hedu-Ana, ce qui signifie peut-être « Noble ornement du dieu Ciel » était une des filles du roi Sargon d'Akkad, en akkadien 𒈗𒁺 Šarru-kīnu (traduit généralement par "roi légitime" mais signifiant plutôt "stable-fidèle")
C'est le roi Sargon qui fonda Akkad sur l’Euphrate.
Enheduanna était donc à la fois : princesse, prêtresse et poétesse de langue sumérienne, langue liturgique et plus ancienne que l'akkadien.
Enheduanna a vécu vers 2300 avant J.C, au royaume d'Akkad, actuel Irak et elle est la première personne identifiée à avoir laissé une œuvre littéraire et dont le nom ainsi qu'une part de l'œuvre nous soient parvenus.
Enheduanna est donc la plus ancienne écrivaine connue.
Elle est aussi la seule autrice connue parmi les auteurs de la littérature mésopotamienne et a signé des milliers de vers.
C’est en hommage à la déesse Inanna, ou Ishtar, déesse mésopotamienne d'origine sémitique, vénérée chez les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens, que ces premiers textes de poésie ont été écrits par d’Enheduanna.
Quarante-deux hymnes sont attribués à la poétesse, traduits de tablettes cunéiformes, qui marquèrent le culte aux dieux à travers les différents temples de l’empire akkadien pendant près de cinq siècles.
Certains auteurs pensent que ses poèmes sont à l’origine du Cantique des cantiques de la Bible, qui n’en serait qu’une réécriture.
Ci dessous :
un extrait d’un poème d’Enheduanna.
On y découvre une écriture sacrée, où la sexualité est libre, sans connotation de pêché, pur symbole de vie :
« Quand pour le taureau sauvage, pour le seigneur, je me serai baignée,
Quand pour le berger Dumuzi, je me serai baignée.
Quand avec … j’aurai paré mes flancs.
Quand avec de l’ambre j’aurai enduit ma bouche
Quand avec du kohl j’aurai peint mes yeux,
Quand de ses belles mains mes reins auront été pétris,
Quand le seigneur, étendu au côté ďInanna, le berger Dumuzi,
Avec du lait et de la crème aura lissé (?) le sein,
Quand sur ma vulve il aura posé sa main, …
Quand comme son vaisseau noir il l’aura…
Quand comme son vaisseau « étroit » il l’aura…
Quand sur le lit il m’aura caressée,
Alors je caresserai mon seigneur, un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai Šulgi, le berger fidèle, un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai ses reins, la charge d’être le berger du pays,
Je la décréterai pour son destin. »
ci- dessous :
Le relief « Reine de la nuit »,
la figure peut représenter la déesse Ishtar, déesse mésopotamienne de l'amour et de la guerre.
Ses pattes d'oiseau et les hiboux qui l'accompagnent suggèrent un lien avec Lilitu ou appelée Lilith dans la tradition juive, mais pas la Lilitu démoniaque habituelle.
Vieux babylonien,
1800-1750 av. JC sud de l'Irak.
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