Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Les articles classés par dates :

mardi 26 mai 2020

Le sachez tu !? 😮 Symbole : à l’origine, un symbole était un objet coupé en deux, dont deux hôtes, les ξένοι, xenos, conservaient chacun une moitié.
Les deux parties rapprochées servaient à faire reconnaître les porteurs et à prouver les relations d'hospitalité contractées antérieurement (φιλότης, philotes, amitié).
Le mot "Symbole" vient du verbe grec συμβάλλω, sumballô, (con-tribuer), composé de σύν, sun ( ré-union) et de βάλλω, bállô, je jette.
En peinture, les notion abstraite telle que la résurrection, la vacuité des biens de ce monde, la fuite du temps sont évoquées par des symboles, particulièrement dans les peintures appelées " vanités".
La vanité des biens de ce monde est symbolisée par les étoffes précieuses, coquillages, bijoux, pièces de monnaie, pièces d’orfèvrerie, tulipes...
Les armes, les couronnes et les sceptres symbolisent le pouvoir.
Les livres et les instruments scientifiques renvoient à la vanité de la connaissance.
Les sculptures, tableaux, instruments de musique qui se révèlent être des arts vains.
Le vin, la pipe, les cartes à jouer et les dés figurent les plaisirs.
Exemple de "vanité" :
L'allégorie des vanités du monde de Pieter
Boelo Rosenberg
1663
Dans église abandonnée, on remarque une accumulation de symboles :
- des arts : violon, vielle, tambourin, chevalet,palette, sculptures..
- de la gloire : sabre, carquois, flèches, cuirasse...
- du pouvoir temporel : coiffe musulmane, cape d'hermine
- du pouvoir spirituel : tiares, crosse
- de la richesse : argent et or, fourrure et étoffes précieuses
- de la connaissance : globe et livres..
Le tout est amassé, entassé en désordre en une construction pyramidale au haut de laquelle surplombe ironiquement un crâne couronné de laurier.
Ce crane, juché en haut de ce fatras de symboles, et le cercueil à l'arrière plan donnent toute sa signification à l’œuvre.
À droite, un cercle de fer, sans commencement ni fin, symbolise l’éternité.
À l'arrière plan, le sarcophage porte l'inscription : Vanitati S, sacrifice de la Vanité.
Ce tableau représente donc un personnage défunt, dont on ne connaîtra même pas le nom, ayant accumulé une masse de richesses, pouvoir et de connaissances, mais n'en étant pas moins mort... 😉
207,5 Hauteur × 260 cm largeur
École d'Anvers
Collection de peintures du palais des Beaux-Arts de
Lille
TOUS DROITS RÉSERVÉS©
Cette étymologie, et plus de 200 autres, est à retrouver sur :
- et sur le blog :