Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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mardi 28 février 2023

Le Sachez Tu !? Thuriféraire qui "encense" du latin thurifer "qui porte de l’encens", de tus, turis "encens

 Le Sachez Tu !? Thuriféraire :

on désigne ainsi des louages, un discours, qui "encense" (au sens propre) un pouvoir ou un gouvernement, autrement dit, celles d'un laudateur, d'un vil flatteur, d'un flagorneur, autrement dit d'un lèche .. bottes ! 😉...
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Ce sens figuré vient du sens propre :
"porteur d'encens" dans les différentes liturgies, (mot issu de λειτουργία, leitourgía "service pour le bien commun des citoyens").
En effet, initialement, un thuriféraire est le clerc qui, dans les cérémonies de l’église, a la fonction de porter l’encensoir, du latin thurifer "qui porte de l’encens", de tus, turis "encens" et fero "porter".
Le latin thus, encens, vient du grec θύος, thúos, encens, fumée odorante pour les sacrifices :
effectivement, dans le culte catholique, comme, déjà, dans les sacrifices romains ou ceux de la Grèce antique, cette fumée odorante symbolise les prières montant vers (les) dieu(x).
Déjà, le dieu assyrien Baal (non, pitié, pas le dieu des trous...) était un grand "consommateur" d'encens;
encens qui fait aussi partie des cadeaux des trois rois mages à l'enfant Jésus, cadeau de Gaspard, le plus jeune, celui qui a la peau rouge, pendant que Balthazar offrait une autre gomme-résine servant pour les embaumements : la myrrhe.
"Encens", lui vient simplement du latin incendere, signifiant incendier, brûler.
Le mot grec λίβανος, líbanos signifiant également encens, a donné Liban, et vient de l'arabe اللُّبَّان al-lubbān, et du wolof thiouraye, désignant cette gomme-résine aromatique produisant cette fumée odorante. (Liban vient aussi de la racine sémitique lbn signifiant blanc à cause de la neige sur le mont Liban)
Ci-dessous :
Bernhard Strigel (1460-1528)
L’ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune, 1522
Huile sur bois, 48,8 x 61,2 cm retrouvé dans un grenier toulousain, sous une pile de tableaux, à l'occasion d'un inventaire lors d'un héritage...
Ce tableau faisait partie d’un ensemble, le retable de Notre-Dame de Memmingen en Bavière.
L’Ange thuriféraire vêtu d’une tunique jaune a un jumeau.
Un autre ange signé Bernhard Strigel habillé, cette fois-ci, d’une robe pourpre qui appartient au Louvre Abu Dhabi depuis 2009.
Le retable aurait été démantelé au moment de la Réforme en Allemagne.
Comment l’ange à la tunique jaune est-il arrivé jusqu’à Toulouse ? C’est un mystère.
On retrouve sa trace en France au début du XIXe siècle dans les collections Dubois, puis Saint-Morys et enfin Berthon.
Ensuite, il disparaît à nouveau pendant une cinquantaine d'années.
Estimé 600 000 ce tableau a été acquis pour 3 472 000 €
par le Louvre Abu Dhabi : une bonne surprise pour les héritiers !
TOUS DROITS RÉSERVÉS © Laurence Chalon 2019
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