Le Sachez Tu !?

- Vicissitudes vient du latin vix, vicis, signifiant alternance, changement, revirement; vix que l'on retrouve dans la formule "vice et versa" ou dans "vice-roi", "vice-amiral"...
-Turpitude, lui, vient du latin turpis : honteux, infame :
« nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude » dit le proverbe latin : Nemo auditur propriam turpitudinem allegans, en bon latin.
Ces concepts étant difficiles à illustrer en peinture, j'ai choisi une courtisane célèbre pour les évoquer, une de ces courtisanes, qui, après avoir été belle, jeune, riche et célèbre mourut dans la honte, la pauvreté, et la solitude, un peu comme l'Esther Gobseck de "Splendeur et misères des Courtisanes" de Balzac.
Ci-dessous :
de Norbert Gœneutte (1854-1894)
Portrait présumé de Caroline Otero dite la "Belle Otero".
De son vrai nom Agustina del Carmen Otero naquit de père inconnu en 1868, dans une famille misérable d'Espagne.
Chanteuse et danseuse de rue, Carmen, la mère d'Augustina, disait la bonne aventure et se prostituait pour élever ses six enfants, tous de père "inconnus", cercle infernal si l'on ose dire... 

Augustina se produisit toute jeune dans des cabarets où elle dansait le flamenco de façon si sensuelle qu'elle devint bientôt célèbre, pendant que son souteneur, Francisco, empochait ses gains, comme il se doit
.

A Paris, Augustina rencontra l'imprésario Joseph Oller, propriétaire du tout nouveau Moulin-Rouge, qui fit décoller sa carrière.
Puis, elle séduisit un imprésario américain qui lui offrit une tournée triomphale aux États-Unis.
La belle Otero devint même la toute première star du cinéma lorsque l'opérateur Félix Mesguich filma son numéro de danse.
Devenue riche et célèbre, Otéro, la croqueuse de diamants et d'amants séduisit des rois comme Édouard VII ou Léopold II de Belgique, des aristocrates, comme le duc de Westminster ou grand-duc Nicolas de Russie, des financiers, des écrivains tels que Gabriele D'Annunzio, des ministres tel qu’Aristide Briand, qui resta son amant pendant dix ans.
La légende sulfureuse qui l'entourait disait qu'elle faisait tourner tant de têtes, qu'elle aurait été la cause de plusieurs duels et d'au moins six suicides...
Hélas, la belle Otero, dilapida sa fabuleuse fortune au casino de Monté Carlo et mourut, vieille, ridée, oubliée et pauvre, dans une petite chambrette meublée d'un hôtel de Nice avec pour tout souvenir une magnifique collection de...castagnettes ! 

(olé, si tu ne m'aimes pas je t'aime et si je t'aime, prend garde à toi...).
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