Le sachez tu !?
Un sigisbĂ©e vient du mot italien cicisbeo (prononcer tchitchisbeo), qui dĂ©signait, au XVIII°, non pas un chevalier servant comme aujourd'hui en français, mais un homme, ayant toute la confiance d'un Ă©poux et chargĂ© d'accompagner et de veiller sur une femme mariĂ©e, lors de ses sorties mondaines.
Notons que la présence du sigisbée, espion, ou soupirant écartant d'autres prétendants, laissait le mari libre de s'occuper par ailleurs...
Dans certains textes italiens de l'Ă©poque, on est mĂȘme surpris de voir son sens proche de "dandy" ou de "androgame", en d'autres termes, un homme prĂ©fĂ©rant les hommes, ce qui facilite sans doute la confiance de l'Ă©poux de la dame Ă accompagner...
Les étymologistes italiens s'accordent pour apparenter cicisbeo à cicaleggio, mot issu d'une onomatopée, signifiant chuchotement, bavardage, étymologie que l'on comprend mieux dÚs lors...
A moins que le subterfuge ne fût machiavélique, digne de Machiavel, pour tromper l'époux trop confiant... !
Roberto Bizzocchi, professeur au dĂ©partement d’histoire de l’universitĂ© de Pise, publia en 2016 : "Les SigisbĂ©es, ou comment l’Italie inventa le mariage Ă trois".
Giovanni Battista Fagiuoli (1660 - 1742) écrivit la comédie "Il Cicisbeo sconsolato" (L'inconsolable sigisbée) en 1727
Il cicisbeo e la dama :
Dans ce tableau, l'horrible mari de la jeune dame est le personnage Ă l'arriĂšre plan, qui fourre une prise de tabac dans son nez...
Pendant ce temps, le dandy sigisbée, maquillé comme une fille, chuchote des mots doux à l'oreille de la dame, promÚne le petit chien et tient le bouquet... tout en la protégeant de son épée, évidemment !
TOUS DROITS RĂSERVĂS © Laurence Chalon 2019
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