Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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samedi 6 février 2021

Le sachez tu !? 😮 Sarrasin, vient du latin Sarraceni, Arabes, issu du grec σαρακηνοί

 Le sachez tu !?

😮 "Sarrazin" ou Sarrasin, vient du latin Sarraceni, Arabes, issu du grec σαρακηνοί sarakinoí, issu lui-même du mot arabe signifiant oriental : sharqiyyin.
Le grec sarakinoí a pu être influencé par la toponymie :
- de la ville de Σάρακα, Saraka, citée par Ptolémée (peut-être un lien avec la nécropole de Saqqarah dédiée au dieu Sâkar ?)
- d’une région de la péninsule du Sinaï mentionnée au VIe siècle par le géographe byzantin Étienne de Byzance (528–535).
Ptolémée est un géographe gréco-romain né à Thébaïde, en Haute-Égypte, vers 100 après Jésus Christ et mort vers 168 à Canope, aujourd'hui Aboukir en Egypte.
L'arabe شرقيين sharqiyyin, signifiant orientaux au pluriel, ou شرقي, cherqy, oriental au singulier, dérive de الشرق el šarq, l'Est ou le levant en arabe.
Ptolémée mentionne dès le II° la population nomade arabe par l'expression "σαρακηνοί", sarakinoí, désignant d'abord les tribus du Sinaï puis celles de l'actuelle péninsule arabique.
Quant au blé dit "sarrasin" ou blé noir, ramené par les croisés au retour de leurs voyages en Orient, il est en réalité originaire du Népal.
A partir de 1843, date de la prise de la smala d'Abd el-Kader par le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, la mode en peinture et en littérature est à l'orientalisme et les voyageurs romantiques ramènent de nombreuses évocations de ce monde exotique encore peu connu.
Ici, un jeune marchand du Caire, au visage noble et farouche, mais aux pieds nus, nous regarde, droit dans les yeux et nous propose une peau de tigre et un ancien casque de croisé.
A l'arrière plan, un colporteur chargé de gourdes, (ou de lampes à huile, comme dans Aladin ?! 🙂 ) déambule en appelant les clients, pendant qu'une femme voilée de mauve le hèle au fond de la ruelle et une autre l'observe de son balcon.
L'emploi des teintes chaudes : oranger, jaune, sable, contribue à évoquer la chaleur ambiante et l'on souffre pour ce jeune homme couvert d'une fourrure dans une ambiance étouffante.
Jean Léon Gérôme voyagea en Turquie et en Egypte en 1857 et y effectua de très jolies scènes de genre orientalistes.
Jean-Léon Gérôme (1824–1904)
Le marchand de fourrures du Caire
1869
huile sur toile
Hauteur : 61,5 cm X Largeur : 50,0 cm
Collection particulière
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