Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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dimanche 29 novembre 2020

Kleber : Vous vous souvenez peut-être d'avoir vu, place Kleber à Strasbourg,


Kleber : Vous vous souvenez peut-être d'avoir vu, place Kleber à Strasbourg, la grande statue de ce général napoléonien... (Si Kleber n'évoque, pour vous, que des pneus, alors continuez à lire : cet article est pour vous... 😉 )
Jean-Baptiste Kléber est né au 8 rue de Fossé-des-Tanneurs à Strasbourg le 9 mars 1753 et il est mort tragiquement assassiné le 14 juin 1800 au Caire.
Cet ancien architecte s'engage dès 1792 dans l'armée du Rhin puis participe à l'écrasement des soulèvements vendéens.
En 1798, Napoléon le fait venir au Caire, et l'abandonne au commande de l'armée d'Egypte l'année suivante.
En 1800, Kleber doit négocier le retrait des troupes françaises face aux les Anglais.
Mais le 1er juin 1800, Soleyman el-Halaby, jeune étudiant religieux kurde syrien de 23 ans, déguisé en mendiant, s'approche de Kleber déguisé et lui plonge un poignard dans le cœur.
L'historien Claude Déprez relate ainsi le supplice inhumain auquel Soleiman est condamné par l'armée française :
« L'homme fut condamné, par le conseil de guerre français, à avoir les poings brûlés puis à être empalé vif. Le bourreau Barthèlemy coucha sur le ventre Soliman, tira un couteau de sa poche, lui fit au fondement une large incision, en approcha le bout de son pal et l'enfonça à coups de maillet. Puis il lia les bras et les jambes du patient, l'éleva en l'air et fixa le pal dans un trou préparé. Soliman vécut encore durant quatre heures, et il eût vécu plus si, durant l'absence de Barthèlemy un soldat ne lui eut donné à boire : à l'instant même il expira. »
Le poignard, ramené par le secrétaire de Kleber, est exposé au Musée des beaux-arts de Carcassonne.
Les cendres de Kleber auront, elles, beaucoup voyagé : d'abord inhumée au fort Ibrahim-Bey au Caire, sa dépouille est ensuite ramenée au château d'If jusqu'en 1814, puis transférée dans la cathédrale de Strasbourg jusqu'en 1818, puis transférée dans un caveau en 1838 sur la Place qui prend son nom, puis déplacée au cimetière de Kronenbourg entre 1940 et 1945 par les allemands, avant de réintégrer le socle de la statue...
Bien tragique retour d'un bien tragique voyage...
Assassinat de Kléber, huile sur toile, atelier d’Antoine-Jean Gros, vers 1820, Musée historique de Strasbourg.
A l'arrière plan, dans l'ombre, Soleyman el-Halaby en habit oriental se défend, pendant que Kleber expire.
Le sabre français préfigure le terrible supplice qui va punir l'assassin.