Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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vendredi 10 avril 2020

Le sachez tu !? :O Autodafé : acte de foi

Le sachez tu !? Autodafé n'a rien à voir, à l'origine, avec le feu, ni avec une quelconque "auto censure" : en portugais "auto da fé " signifie "acte de foi" et vient du latin "Actus Fidei".
Il s'agissait d'une cérémonie de pénitence publique organisée par le tribunal de l'Inquisition portugaise et espagnole.
Autodafé est devenu synonyme d'exécution publique par le feu car les personnes jugées étaient souvent condamnées au bûcher et brûlées vives (hérétiques, juifs, musulmans).
Le premier auto da fe eut lieu à Séville, en Espagne, en 1481 et le dernier, à Mexico en 1850.
Fransisco de Goya et plus tard Eugenio Lucas, ont représenté de nombreux tableaux de condamnés par un tribunal de l'inquisition, menés par la ville de façon humiliante et dégradante, parfois vêtus du Sambenito (st benoit) et d'un chapeau pointu, le Coraza, pour servir d'exemple.
Condamner : con-damnare (damner).
Le centre du tableau ci dessous est occupé par la tache blanche du dos du condamné, lacérée de marques sanglantes, alors qu'un des bourreau lève la main et s'apprête à le frapper.
La foule se moque et encourage les enfants à faire de même.
A Valencia, entre 1566 et 1700, sur 1 422 condamnés à revêtir le sambenito, 126 durent le porter à vie.
"Condamnés par l'Inquisition 1862"
de Eugenio Lucas y Padilla, dit Eugenio Lucas Velázquez, né à Madrid 1817 et mort à Madrid en 1870
Musée du Prado.