Le sachez tu !? :o Chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

Le sachez tu !? :o Petite chronique étymologique et culturelle par Laurence Chalon

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mardi 9 mai 2023

Le Sachez Tu !? 😮 Anton Burger (1824-1905) est né à Francfort-sur-le-Main. Le Quartier juif de Frankfort en 1883

 Le Sachez Tu !?

😮 Anton Burger (1824-1905)
est né à Francfort-sur-le-Main
1851 : Anton Burger épouse son amour de jeunesse,
Katharina Elise Heislitz.
1853 : à Paris avec deux amis peintres Angilbert Goebel et Philipp Rumpf, Anton Burger rencontre Corot et Courbet.
1856 : son épouse Katharina meurt.
1858 : Anton Burger s'installer à Kronberg im Taunus.
1859 : il visite Amsterdam, et découvre l'école flamande.
et épouse Anna Johanna Auguste Küster, fille d'un médecin de Kronberg et fonde une école.
1876 : Anna sa seconde épouse meurt à son tour
1882 : il épouse son élève, Pauline Fresenius
Ci-dessous :
Le Quartier juif de Frankfort en 1883
La vie du Ghetto Juif était réglée par les règlements rabbiniques et les règles de la municipalité, très discriminatoires.
Un règlement de 1388 leur interdisait l'emploi de domestiques chrétiens ;
Les juifs ne pouvaient acquérir de terrain et ne pouvaient donc vivre que dans le ghetto ;
Les juifs ne pouvaient quitter le ghetto la nuit, les dimanches, pendant les fêtes chrétiennes;
Les juifs devaient porter une marque jaune sur la manche (Gelben Fleck) ;
Les juifs ne pouvaient avoir de maîtres artisans ;
Les professions qui leur étaient permises étaient limitées ;
Les juifs étaient soumis à des impôts particuliers que le rabbin devait collecter ;
Un règlement de 1616 ne permettait que douze mariages par an dans le ghetto tandis qu'il n'y avait qu'une condition de fortune au mariage des autres habitants de la ville ;
il ne pouvait y avoir plus de 500 familles dans le ghetto ;
les conditions de séjour étaient réglementées pour évoluer vers une autorisation définitive.
TOUS DROITS RÉSERVÉS © Laurence Chalon 2019
Le partage est le bien venu,
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Le Sachez Tu !? 😮 Miranda, dans "La Tempête" de William Shakespeare, la fille du duc de Milan Prospero.

 Le Sachez Tu !?

😮 Miranda,
dans "La Tempête" de William Shakespeare, une de ses dernières pièces, écrite en 1610, est la fille du duc de Milan Prospero.
Prospero a été déchu par son frère, et exilé, avec sa fille, sur une île déserte.
Mais, grâce à la magie que lui confèrent ses livres, Prospéro maîtrise les éléments naturels et les esprits.
Il maitrise Ariel, esprit positif de l'air, du souffle de vie :
Ariel est au service de Prospéro depuis que ce dernier l'a sauvé de la sorcière Sycorax.
Prospero maitrise également Caliban, être négatif, esprit symbolisant la terre, la violence et la mort.
Caliban est le fils difforme de la sorcière Sycorax ;
il déteste Prospéro mais doit néanmoins le servir.
John Waterhouse a choisi de représenter le naufrage, provoqué lors de la "Tempête" et par l'esprit Ariel, sous les yeux de Miranda.
Ce navire transporte le roi de Naples Alonso et son fils Ferdinand ainsi qu'Antonio, le frère parjure et félon de Prospero.
Usant de sa magie, l'ancien duc Prospero fait subir aux trois personnages échoués sur l'île des épreuves afin de les punir de leur traîtrise.
Ces épreuves ont aussi un caractère initiatique.
Prospero finit par se réconcilier avec son frère et le roi.
Il mariera sa fille avec Ferdinand, le fils du roi, libérera Ariel et Caliban puis renoncera à la magie pour retrouver son duché.
Merci à Daniele Hurel 😉

Le Sachez Tu 😮 !? William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) de la moquerie à la réhabilitation, un peintre dit "pompier"

 Le Sachez Tu

ou de la moquerie à la réhabilitation,
itinéraire d'un peintre dit "pompier",
le peintre des cupidons et des petites filles en fleurs.
William Bouguereau, peintre Rochelois, fut un des peintres Academiques les plus Prolifiques de son époque, avec 828 Oeuvres entre 1845 et 1905 et l'un des plus prisés, particulièrement aux Etats-Unis où les oeuvres furent recherchées par les collectionneurs.
Reconnu, apprécié, ce premier prix de Rome devient professeur à l'École des beaux-arts de Paris et à l’Académie Julian, médaille d'honneur au Salon, président de la fondation Taylor, jury des salons officiels, officier de la Legion d'honneur, membre éminent de l'Académie des Beaux-Arts....
Excusez du peu...
Et puis, Pouf...
Moins de dix ans après sa mort, William Bouguereau tombe dans un oubli total.
Sa cote est au plus bas, son nom disparaît des encyclopédies spécialisées, ses toiles sont reléguées dans les réserves des musées :
il est moqué, Raillé, catalogué comme "Pompier", et assimilé désormais au peintre des orphelines mièvres et des angelots doucereux ...
A l'époque, on s'entiche plutôt de Vassily Kandinsky (1866-1944) ou Robert Delaunay, (1885-1941) on disserte sur l'abstrait, qui, après avoir été "nouveau", devient "moderne", (si ce n'est "street")...
Et puis,(re) Pouf...
William Bouguereau est réhabilité, remis à la mode par Salvador Dali dans les années 50, et surtout après l'exposition rétrospective de ses œuvres au Petit Palais en 1984.
William-Adolphe Bouguereau vit un retour en grâce, en 1986, avec l'ouverture d'un Musée dans l'ancienne gare d'ORSAY, et 16 de ses oeuvres sont exposées pour notre plus grand plaisir...
La vente record est sa "Charité", vendue par Christie’s en 2000 pour 3 511 840 €
(ceux qui avaient jeté ses toiles au grenier s'en mordent les doigts, et c'est bien fait)
"Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées" chantait Georges Brassens...
Ci-dessous
William-Adolphe Bouguereau (1825-1905)
Avant le bain (1900)
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Le Sachez Tu !? 😮 Margaret Power, devenue Marguerite comtesse de Blessington

 Le Sachez Tu !?

😮 Marguerite comtesse de Blessington
Quelle vie incroyable !
Une vie digne d'une adaptation cinématographique, que celle de cette petite irlandaise, Margaret Power, devenue comtesse de Blessington..
Encore une histoire (comme celles qui me fascinent) d'une pauvre petite fille, devenue princesse, au hasard des tribulations d'une vie trépidante...
L'histoire commence le 1er septembre 1789, alors que la France est en pleine révolte, mais, bien loin de là...
Nous sommes perdus au milieu des brumes des landes irlandaises, près du village de Fethard, dans une ferme nommée "Knockbrit", et Margaret, fille du très catholique Edmund Power et de sa femme Ellen Sheehy, vient de naitre.
Le couple aura neuf enfants, après quoi, la douce Ellen, épuisée, mourra, comme il se doit, laissant le tyrannique Edmund s'occuper de la fratrie, quand il en aura le temps, entre alcool et pauvreté...
Edmund commence par se débarrasser de ses filles en les mariant contre leur volonté, dont Margaret, le 7 mars 1804, alors qu'elle n'a que quinze ans, à un capitaine du 47 ième régiment : Maurice St Leger Farmer, qui n'a d'élégant que ses épaulettes et son nom, car il est aussi ivre que son beau père, du soir au matin.
Maurice, soudard invétéré et violent donc, frappe la malheureuse petite Margaret, l'enferme quand il est en manoeuvres, en la laissant sans nourriture :
Margaret supporte ce régime durant trois mois puis s'enfuit...
Maurice, un matin qu'il est encore plus éméché que de coutume, se dispute avec son colonel, Lord Caledon, le menace de son épée, et se retrouve immédiatement en cour martiale et révoqué de l'armée.
Après quoi, de dettes en disputes, Maurice atterrit rapidement à la prison King's Bench de Londres :
on se souvient qu'une vie relativement libre régnait dans cette prison pour dettes, où les visites étaient autorisées et où certains vivaient même avec leur famille.
Or, un matin de 1817, Maurice participe à une beuverie organisée au sein même de la prison, s'enivre, moins que de raison, et plus encore que de coutume, et finit par tomber par la fenêtre, la tête la première, et se rompre le cou, ce qui fait le bonheur de la petite Margaret, devenue une jeune veuve de 18 ans, soulagée, libérée, délivrée...
Pendant que son mari est en prison, et profitant de sa liberté, Margaret déménage d'abord à Cahir, à vingt kilomètre de la ferme familiale, qui a été vendue entre temps, puisque son père Edmund s'est remarié avec une riche veuve.
Puis en 1809, la belle Margaret s'installe résolument "en ville", cette fois à Dublin, où elle retombe dans les bras d'un beau capitaine, mais cette fois, du 11e dragons légers :
le capitaine Thomas Jenkins.
Margaret quitte l'Irlande en 1812 et suit donc le 11 ième régiment des dragons légers jusque dans le Hampshire :
c'est là que sa vie va basculer...
Sa grace et sa beauté frappent un compatriote irlandais :
un beau veuf, de 7 ans son aîné, déjà père de quatre enfants : Charles John Gardiner, comte de Blessington, membre de la Chambre des lords.
Charles ne s'embarrasse pas de scrupules :
il offre 10 000 £ au capitaine Thomas Jenkins pour aller guerroyer -ou se faire pendre- ailleurs, et lui laisser le champ libre pour faire le siège de la belle irlandaise.
Le capitaine Thomas Jenkins hésite, un peu, mais pas longtemps, et disparait sans demander son reste...
Epris et amoureux, le comte de Blessington épouse enfin sa belle fleur le 16 février 1818, la charmante Margaret, rebaptisée pour lors "Marguerite", ce qui fait nettement plus chic et français.
A noter :
nous sommes seulement quatre mois après la chute de son mari, qui décidemment était tombé à pic (non, je n'ai rien sous entendu ! Mais bon, on se souvient que tout le monde pouvait entrer dans cette prison, et quand on est ivre, un accident est si vite arrivé 😉 )
Marguerite a à présent vingt neuf ans, le comte en a trente six.
Lady et Lord Blessington mènent donc grand train, louent au 10 St James square, au coeur du Londres du roi George IV qui vient d'être couronné, une belle demeure où ils reçoivent beaucoup, un hotel particulier devenu d'ailleurs depuis le Royal Institute of International Affairs.
Puis, le couple décide de voyager, comme c'est la mode alors, en Europe et ils partent pour un périple qui commence à Paris, le 25 août 1822, accompagnés d'une lourde suite de domestiques, de la plus jeune sœur de Marguerite, Mary Anne, âgée de 21 ans.
C'est lors d'un séjour dans la citée papale, à Avignon, le 20 novembre 1822, que Lord et Lady Blessington rencontrent le tout jeune comte Alfred d'Orsay, dandy, peintre, et mécène en vogue et en vue, beau frère d'Antoine IX Héraclius-Agénor de Gramont, duc de Guiche, un proche de Louis XVIII.
En réalité, et pour être franche, Lady Blessington avait déjà fait la connaissance du jeune aristocrate français quelques mois plus tôt, dans son salon de St James Square, alors qu'il n'avait que vingt et un an...
Invité à accompagner le couple, qui poursuit son périple en Italie, Alfred devient un familier et, tel Perceval tombé amoureux de sa Guenièvre, s'enivre du parfum de l'ensorcelante fleur, qu'il se met à aimer en secret, un peu, beaucoup, passionnément...
Nous voilà déjà en aout 1823, le trio est à Gênes pour quatre mois et rencontre le sulfureux poète, Lord George Gordon Byron qui vient de s'installer à la gothique Casa Saluzzo pour écrire sa pièce "Werner".
Byron et Marguerite Blessington ont de passionnantes conversations.
Ces conversations, la jeune femme se souviendra, dix ans plus tard lorsqu'elle écrira ses "Conversations avec Lord Byron", imitant complètement le poète Thomas Medwin qui a écrit, lui, ses "Conversations avec Lord Byron à Pise", en 1824.
Il faut dire que la belle jeune femme, à force de tenir salon et de fréquenter les poètes est devenue elle même écrivaine :
elle rédige "La lanterne magique" en 1829, puis "Esquisses de voyage en Belgique" en 1832, puis de nombreux articles, plusieurs nouvelles et romans.
Mais ne brûlons pas les étapes : pour l'heure le trio poursuit son périple italien : après Gênes, Naples, à Florence ils retrouve un autre ami, Walter Savage Landor, auteur des "Conversations imaginaires " que Lady Blessington admire et dont elle s'inspirera.
Pour justifier et pérenniser l'immiscion d'Alfred dans ce curieux couple à trois, le 1er décembre 1827, le jeune comte d'Orsay épouse Harriet Gardiner, âgée de quinze ans, la propre belle-fille de Marguerite, puisque fille du premier mariage de Charles.
Les deux couples, les Blessington et les d'Orsay rentrent à Paris fin 1828, et s'installent dans le bel hôtel particulier du Maréchal Ney, quai d'Orsay, face au pont Solférino, hôtel particulier démoli depuis pour agrandir la rue.
C'est là que le comte meurt, fort subitement, et fort à propos, on en conviendra, à quarante-six ans seulement, d'une attaque d'apoplexie, un beau matin de mai 1829.
Alfred d'Orsay et sa jeune femme Harriet suivent Lady Blessington à Londres, mais Harriet, cesse enfin d'être dupe, et la rupture du jeune couple est consommée...
Alfred et sa jeune belle-mère décident dès lors de vivre ensemble, entre leur demeure de Kensington, à Londres, nommée macabrement "Gore House" (sanglante) et Paris.
Ils reçoivent l'élite artistique et mondaine :
le peintre de la cour Thomas Lawrence, qui exécutera des portrait de la maitresse... de maison (et d'Alfred), le futur premier ministre Benjamin Disraeli, le naturaliste James Bulwer, le célèbre écrivain Charles Dickens, les poètes Alfred de Vigny et Alphonse de Lamartine...
C'est surtout au cours d'un soirée de 1846, chez Lady Blessington, que le futur empereur Napoleon III rencontrera sa maitresse anglaise fortunée, l'actrice Harriet Howard qui finança son retour au trône.
Leur salon reste cependant boudé par les dames anglaises dont Marguerite avait, dans ses romans, moqué la pruderie.
Marguerite meurt le 4 juin 1849, à Paris à cinquante neuf ans seulement.
Alfred ne lui survit trois ans :
atteint d'un cancer de la colonne vertébrale, il est accueilli, à Chambourcy, dans la propriété de sa sœur Ida et de son époux.
Marguerite est inhumée, dans une tombe en forme de pyramide, au cimetière de Chambourcy, aux côtés, non pas de son mari, mais de son amant pour l'éternité, Alfred d'Orsay.
Ci-dessous :
Thomas Lawrence (1769–1830)
Marguerite, Comtesse de Blessington en 1822
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